1. |
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L'ENFER EST UNE DROGUE DURE
Un chantier qu'on ne termine jamais
Une ligne discontinue
Que rien n'imprime
Un projet en suspens
Déchiré comme la nuit
Les putes en limousine
Le cri des sirènes
Entre police et ambulance
Les fils qui glissent
Les véhicules incendiés
Un taxi qui pile
Au feu orange
Le compteur tourne
En full HD
Panoramique
La poésie
N'est plus qu'urbaine
Forcément
Le reste est mangé
Par tous les crocodiles
Les mecs en costumes
HSBC
Les dents qui rayent
Le vernis admiré
On les touche pas, eux
Et plus rien pour conclure
On les touche pas,eux
Et plus rien pour conclure
L'enfer est une drogue dure
Dossier des bancs
Dont on a retiré les dossiers
Monticule au milieu
Personne ne doit plus
S'y allonger
Jet d'eau sur les SDF
Au petit matin
Sévices municipaux
Balayeuse
Miroir de rue mouillée
Tant d'insomnies
Interrompues
Tant de rejet
De bas d'immeubles qui dégueulent
Leurs pantins plein les rues
Tant d'infections
Tant d'injections
Tant d'affection
Dissimulées.
Panneaux d'affichage
Top-models en rade
Créatures d'Edgar Allan Poe,
HP Lovecraft
Ou bien Dorian Gray.
Cette gitane qui danse
Seule,
Une espèce de danse du ventre
Sa jupe si longue
Lui tombe aux chevilles
Le bar bondé
N'ose l'aborder
Peut-être est-ce la mort,
Elle, si belle
Enfin quelqu'un qu'on respecte
Elle ramasse une cigarette
Échappée de son paquet
Lorsqu'une jambe apparaît,
Inattendue
La jupe est fendue
Le dieu, le diable
A genoux les prions
Jamais rien pour conclure
Jamais rien pour conclure,
L'enfer est une drogue dure
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2. |
Unipolaire
03:07
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UNIPOLAIRE
A peine
Une ondulation
Juste le rêve
Qu'on se lève
Pas vraiment dans l'action,
Bien que
Dans des sables mouvants
De plus en plus souvent
L'horizon pas bien large
Le passé passé
A se tricoter des remords
Nourrir un imaginaire
A feu et à sang
Aujourd'hui comme avant
Aujourd'hui comme hier
Nourrir un imaginaire
Unipolaire
C'est des yeux bien trop grands
Faut pas rêver
Ceux sont des yeux si grands
Que tout le monde tombe dedans
Quand même,
Comme une fin pour de bon
En gros caractères
En surimpression
Tout ce qui défile
Au générique
Des tonnes de mots
Des tonnes de gens
Sur l'écran
Quand ça se termine,
Mal,
Quand ça se termine
Y'a plus personne
Dans la salle
Quand ça se termine
Je ne suis plus
Qu'un épouvantail
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3. |
Je me retrouverai
05:41
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JE ME RETROUVERAI
Comme un hiver qui finit
Dans les eaux des caniveaux,
Mais qui laisse derrière lui
Le tapis des temps nouveaux.
Comme une cité céleste
Nous surplombant invisible
Comme un message rupestre
Nous dévoilant l'indicible.
Comme l'encre quand elle sèche
lève toujours un secret,
Le vertige des hauts reliefs
Nous y emmène au plus près ;
Tu m'as caché, ma tristesse,
mais je me retrouverai.
Comme un langage d'antan,
De ces mots désespérés,
Que ne parlent plus les gens,
Mais qui leur sert pour pleurer.
Comme les chats sur les toits,
Ou les flocons descendant,
Tous ces bruits qu'on n'entend pas
Continuent chemin faisant.
Se fera la neige épaisse,
Taisant les pas indiscrets,
On reconnaîtra l'espèce
De celui qui disparaît ;
Tu m'as caché, ma tristesse,
mais je me retrouverai.
La naissance d'un crépuscule,
Une journée qui décline,
Il n'est rien qui capitule,
Dans les nuits de caféine.
Par les ombres bienfaisantes
Un nouveau décor éclot ,
Par la lune blanchissante
Une couleur vient d'en haut.
Et dans un rayon oblique
Où se dessinent les formes,
L'astre a écrit un épître
Que ne liront pas les hommes.
Il faut l'or de la patience,
Pour n'y comprendre que peut ,
Il faudra l'art et la science
Pour ne s'y brûler au feu .
Un hiver qui finit dans les eaux des caniveaux,
Mais qui laisse derrière lui
Le tapis des temps nouveaux.
Le vent porte la promesse
Tu m'as caché ma tristesse,
Mais je me retrouverai
Comme un langage d'antan
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4. |
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CE QUI NE TUE PAS ASSASSINE
Tout
S'en ira de zéro
Sans aucun plan
Qu'un papier blanc
Une encre à la criée
Un corps à vif
Comme on dit :
Écorché.
Rien ne sera plus compté
Sera banni le mot
Sincérité
Inutile et
Inutilisé
Les chants d'amour
Désertés
Les herbes folles
Aux pieds des
Affiches déchirées.
Sera magnifique tu verras
Où l'immature
Reprendra ses droits
Tous phares éteints
Des rails,
Des trains
Et zéro poésie
Enfin
Et zéro poésie
Enfin
Parce que maint'nant est un peu tard
Qu'on a ignoré tous les signes
Que c'est la bêtise crasse,
La seule,
Qui nous enlace
Et nous console
Parce que maint'nant est un peu tard,
Qu'on a ignoré tous les signes,
Alors,
Dès lors,
Qu'on le voit,
Qu'on le voit pas,
Ce qui ne tue pas
Assassine
Ce qui ne tue pas
Assassine
La beauté,
L'enfer
C'est un peu la même chose
La mer quand elle
Brasille
Sous la lune
Tes bas
Grésil
Parfois ton savoir-faire
Parfait,
Tes sentiments qui s'annulent
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5. |
En solitude #
04:13
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EN SOLITUDE #
En enfin seul, en plénitude,
Je parle ici de solitude,
Entre la douleur et l'ennui
Se trouve un halo de répit, de repos.
Un mégot encore chaud
Rougeoie entre mes doigts,
Et je ne tremble pas,
Et je ne tremble plus.
Je me suis construit un abri,
Dans les débris d'un monde fini,
Dans l'étendue d'un monde perdu.
Le poing serré j'ai désiré,
J'ai refusé, j'ai mesuré,
J'ai remisé mes certitudes.
Le pont levé je suis entré...
En solitude
Fallait-il aller plus avant
Dans l'ombre au noir épaississant ?
Faut-il vraiment suivre le vent,
La vague allant dans l'entonnoir ?
J'ai choisi, quel qu'en soit le prix,
De lâcher l'ombre pour la proie,
Pour la vie, pour la vue.
Je me suis construit un pays,
Dans les débris d'un monde fini,
Dans l'étendue d'un monde perdu.
Le poing serré j'ai désiré,
J'ai refusé, j'ai mesuré,
J'ai remisé mes certitudes.
Le pont levé je suis entré...
En solitude
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6. |
Maritime érection
05:17
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MARITIME ÉRECTION
Bleue saphir, ombrageuse, ou ténébreuse
Fossoyeuse du soleil.
Simple zéphyr ou tempête allègre,
Vers la terre en sommeil
Invariablement
Eaux et vents nous ramènent,
Pareils à l'algue vieille,
Aux sables s'abîmant (bis)
Nous nous trouvons au réveil,
Mouillés dans l'ombre déployée.
D'une tour qui s'élève
Au soleil grandissant,
Une infinie cheminée
A l'interminable escalier,
Que marche à marche nous gravissons
Jusqu'à la ronde lucarne,
Jusqu'au dernier palier.
Et là, affairé au feu qu'il entretient,
Nous trouvons le gardien
L'interrogeons,
Il nous répond
Ainsi jusqu'à la nuit,
Où tant d'autres navires
Sauront trouver le port,
D'autres amants, lueur aidant
Puis repartir, fendre le vent.
Alors puisse le phare,
En sa rude érection,
Et pour longtemps encore,
Leur garantir la direction
Alors, puisse le phare,
En sa rude,
Érection
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7. |
Un cœur à l'œuvre
03:31
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UN COEUR A L'OEUVRE
C'est beau de voir un coeur à l'oeuvre,
Je me suis pris tant de couleuvres,
Face à mon âme, présumée,
Je me suis pris un mal de chien
A faire des choses qui ne servent à rien,
Délaissé, inhumé...
J'ai pris rencart dans le factice
M'accoutumant à ce bizarre,
Au tutoiement de ces abysses
Où je m'accoude quand il est tard,
Délaissé, inhumé...
J'ai pris ombrage de mon coeur libre
Si facilement résumé,
En quelqu'amour, en quelque cible,
Farouchement blessé
Délaissé, inhumé...
Je suis mon regard, ma légende
Dans toutes ses stupéfactions,
Sur la lande je m'égare
Je m'absente en noir profond
Délaissé, inhumé.
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8. |
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LA LANGUE DANS LAQUELLE JE PENSE
La langue dans laquelle je parle,
La langue dans laquelle je pense.
Comme un bouquet de syllabes
Lancé par inadvertance,
Un idiome inconcevable
Pour conjurer l'évidence.
L'inutile et l'agréable,
L'amnistie et la sentence,
Les contraires qui se regardent,
Le baiser de la distance.
La langue dans laquelle je parle,
La langue dans laquelle je pense.
Un rêve un château de sable,
Un babil, reste d'enfance,
Le goût salé d'une larme,
Le sourire de l'espérance.
La langue dans laquelle je parle,
La langue dans laquelle je pense
Irisée comme l'opale,
Mille mots cette confluence,
Ce mutisme végétal
Qui cache une telle abondance.
Logorrhée sentimentale,
Fleuve empreint de luxuriance,
Ou bien trouble neuronal,
Lysergie de la conscience.
La langue dans laquelle je parle,
La langue dans laquelle je pense.
Un discours infréquentable,
Une geste sans prévenance,
Un séisme fondamental,
Pour éveiller l'assistance.
D'un péché original
Au verbe et sa toute puissance,
D'une parole indispensable
Aux troubles de l'existence.
La langue dans laquelle je parle,
La langue dans laquelle je pense.
Une pensée verticale
Desservie par l'éloquence,
Un art incommunicable
N'attendant que fulgurance.
L'alphabet considérable
Ne peut qu'approcher le sens
Pour y déposer les armes
A la lisière, du silence.
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SIGNAC France
FRED SIGNAC
Auteur Compositeur Interprète.
Chanson française folk rock,poésie
électrique.
Début sous le pseudo Dimanche Désuet en 1995.
Fred Signac apparaît en 2000.
Sept albums auto-produits seront publiés jusqu'à aujourd'hui.
Plus d'infos via un message personnel sur ma page Facebook.
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